La situation au Liban ?

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8/25/20248 min read

La Situation au Liban ? Un enjeux pour la chrétientés ?

Le Liban, un pays du moyen orient situé à la croisée de l'Orient et de l'Occident, bordé par la mer méditerranée nichée entre la Syrie et Israël qui sont ces deux frontières terrestres traverse des moments très difficile. appelé autrefois "la Suisse du moyen Orient" un nom qui louait sa stabilité financière et de sa société multiconfessionnelle, il a longtemps été un modèle de coexistence dans la région. Pourtant, depuis 2019, le pays est plongé dans une grave crise économique et politique qui l'a mené à une impasse…

En effet, les conséquence de cette crise sont dramatiques:

Entre un système défaillant et l'escalade du conflit israélo-palestinien, qui affecte désormais directement le pays, le Liban semble plongé dans une impasse. Les répercussions de cette crise sont déjà profondes : non seulement la population peine à subvenir à ses besoins, mais l'éducation est également en grande difficulté, de nombreux enfants sont déscolarisés, faute de matériel et de ressources, fragilisant encore davantage un pacte social déjà précaire et provoquant des tensions communautaires accrues.

Le Liban est aujourd'hui le dernier pays du Moyen-Orient à conserver une population chrétienne importante, notamment la communauté maronite, qui a joué un rôle majeur dans l'histoire et le développement du pays. D'autres communautés chrétiennes, comme les Arméniens et les Syriaques (Assyriens, Chaldéens, Coptes), y sont également bien représentées.

En raison des tensions historiques, le dernier recensement officiel a eu lieu en 1932, lorsque les chrétiens représentaient 53 % de la population. Aujourd'hui, en l'absence de nouvelles données officielles, des estimations varient. Le CIA World Factbook évalue la population chrétienne à 32,4 %, tandis que d'autres sources estiment ce chiffre à plus de 40 %. Cette baisse peut être attribué à la fuite de beaucoup de Chrétiens Libanais cherchant une meilleure vie ailleurs (entre 4 et 14 millions d'expatriés soit jusqu'à trois fois la population Libanaise), à ceci s'ajoute les vagues d'immigrations qu'a connue le Liban notamment d'arrivant venue de Syrie et de la Palestine. Malgré tout, la communauté chrétienne reste présente et pourrait même se renforcer, bien que l'incertitude autour de la prolongation de la crise actuelle et du conflit israélo-palestinien suscite de profondes inquiétudes.

Cependant, la prolongation de la crise actuelle et l'extension du conflit israélo-palestinien au Liban suscitent de vives inquiétudes parmi la population, qui craint de voir son identité se perdre. Comment un pays autrefois prospère, pionnier sur les plans culturel et économique au Moyen-Orient, en est arrivé à une telle crise. Et quel rôle la France, ancienne puissance mandataire, peut-elle jouer dans cette situation ? Cet article tentera d'apporter des éléments de réponse à ces questions cruciales.

La crise actuelle : Effondrement économique et tensions régionales

Pour comprendre la crise actuelle au Liban, il est essentiel de se pencher sur son histoire complexe. Le Liban a acquis son indépendance en 1943, mais les défis sont rapidement apparus. En 1948, la création d'Israël entraîne un exode massif de réfugiés palestiniens (la Nakba), qui viennent s'installer au Liban, accentuant les tensions démographiques et sociales dans un pays à l'équilibre communautaire déjà fragile.

Ces tensions atteignent leur paroxysme en 1975 avec le déclenchement de la guerre civile libanaise. Ce conflit oppose diverses factions, dont des milices "chrétiennes" et des combattants palestiniens, mais aussi d'autres groupes libanais, chacun ayant ses propres alliances. Ce conflit dévastateur provoque l'intervention de la Syrie et d'Israël. Israël occupe le sud du Liban, pour sécuriser sa frontière nord selon ses autorités, mais cette occupation suscite de vives critiques internationales, tandis que la Syrie prend le contrôle de certaines parties du pays à la demande de certains Chrétiens ce sentant en danger et a des accords politiques. Le conflit, qui fera environ 150 000 morts, ne prendra fin qu'avec les accords de Taëf en 1989.

Malgré la fin officielle de la guerre, ses conséquences continuent de se faire sentir. Le Hezbollah, mouvement chiite soutenu par l'Iran, émerge en 1985 et prend de l'importance, symbolisant les profondes divisions internes du pays. De plus, la présence syrienne et israélienne au Liban exacerbe les tensions régionales, freinant les efforts de reconstruction.

Dans les années qui suivent, il faut reconstruire un Liban bien meurtrie. Bien que le PIB du Liban remonte, le pays s'endette lourdement en cherchant des investissements extérieurs pour financer sa reconstruction. En 2011, la guerre civile en Syrie aggrave encore la situation. Des centaines de milliers de réfugiés syriens fuient vers le Liban, ajoutant une pression démographique et économique sur un pays déjà en difficulté.

Enfin, en 2019, l'annonce de nouvelles taxes provoque un mouvement de contestation populaire sans précédent. Cette crise est encore amplifiée par l'explosion dévastatrice au port de Beyrouth en 2020, qui fait plus de 200 morts et déplace environ 300 000 personnes. Depuis, la situation semble s'enliser, laissant le Liban dans une crise économique, politique et sociale presque insolvable.

Passant d'un pays prospère notamment entre 1950-1960 à un pays progressivement en déclin. Le Liban est le reflet tragique des complexités géopolitiques du Moyen-Orient. Situé entre Israël, la Syrie et d'autres puissances régionales, sa position géographique l'a rendu vulnérable à l'ingérence étrangère et à des conflits dépassant ses propres frontières. En parallèle, les guerres et les rivalités internes entre les communautés religieuses et politiques ont exacerbé la fragmentation du pays. Cette combinaison de facteurs externes et internes a plongé le Liban dans une crise profonde. Ainsi, les raisons de cette faillite ne résident pas uniquement dans des conflits externes, mais aussi dans une gestion interne marquée par la corruption et l'absence de réformes.

Le rôle de la France : entre responsabilité historique et intervention diplomatique

Que fait la France la dedans. Peut être le saviez vous mais la France et le Liban nourrissent une relation particulière. Environ 40 % de la population Libanaise est Francophone.

Initialement Phénicien, le Liban a connu de nombreuses période de domination principalement par l'Egypte, l'empire byzantin et l'empire Ottoman. Durant environ 400 ans, jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, le Liban fait partie de l'Empire ottoman. Toutefois, en raison de sa forte population chrétienne, et notamment maronite, le Liban s'est distingué des autres provinces de l'Empire. Dès le XIIIe siècle, sous Louis IX (Saint Louis), la France se positionne comme protectrice des chrétiens du Levant, notamment des Maronites. Louis IX aurait déclaré : « Nous sommes persuadés que cette nation, que nous trouvons établie sous le nom de saint Maron, est une partie de la nation française […] ».[…] En conséquence, il est juste que tous les maronites jouissent de la protection dont les Français jouissent près de nous », écrit le roi dans une charte donnée à « l'Emir des maronites ».

Un épisode marquant de cette relation est le massacre de 1860, où entre 10 000 et 20 000 chrétiens furent tués par des Druzes. Ce massacre est fortement réprimandé par Napoléon III qui fit pression pour protéger les chrétiens du Liban. Sous l'impulsion des grandes puissances de l'époque, l'Empire ottoman fut contraint de créer la province autonome du Mont-Liban (mutasarrifiya), qui jouit d'une certaine autonomie jusqu'à la fin de l'Empire.

En 1916, l'accord Sykes-Picot entre la France et le Royaume-Uni place le Liban sous influence française, et cela conduit à la création du Grand Liban en 1920, sous mandat français. Le Liban acquiert son indépendance en 1943, mais les liens avec la France demeurent solides. La France a joué un rôle important dans le développement des infrastructures et de l'éducation, notamment avec la création de nombreuses écoles catholiques, représentant aujourd'hui environ 30 % du total des établissements scolaires. En plus de l'aide financière, la France a promu des valeurs de fraternité, de tolérance et de vivre ensemble, influençant une partie de la population libanaise, notamment à travers l'enseignement du français et la diffusion des droits de l'homme.

Comme nous le voyons, la France, puissance mondiale et protectrice historique des chrétiens du Levant, a joué un rôle important dans l’histoire du Liban. Le 6 août 2020, deux jours après l'explosion tragique au port de Beyrouth, Emmanuel Macron se rend au Liban et est accueilli par une population désemparée. Certains manifestants, dans un geste de désespoir, ont même réclamé un retour temporaire de la France mandataire, exprimant ainsi leur perte de confiance envers leur propre gouvernement. Face à cette situation, le président Macron a promis un soutien au peuple libanais et a vivement critiqué les élites politiques en place, qualifiant le système de "rente" et de "crapuleux". Cependant, malgré ces mots forts, ces mots n'ont pas été à la hauteur de ces actes. Cela a contribué à une certaine désillusion, et plusieurs observateurs accusent aujourd'hui la France d'agir davantage pour ses intérêts stratégiques que pour répondre aux aspirations profondes du peuple libanais. Cette inaction perçue a ainsi terni l'image de la France sur la scène internationale.

Alors, la France doit-elle assumer ce rôle historique ? Pour moi, oui.

Bien que la France, comme de nombreux pays occidentaux, traverse des difficultés, elle demeure une puissance diplomatique capable d'exercer des pressions sur un gouvernement corrompu qui mène à la ruine de son peuple. Par le passé, la France est intervenue dans plusieurs conflits, parfois de manière controversée, souvent pour des intérêts discutables. L'intervention en Libye en 2011 en est le parfait exemple, avec des conséquences encore visibles aujourd'hui. Cela montre que la France doit agir avec prudence et discernement face aux crises internationales. Toutefois, elle doit également retrouver la capacité de s'imposer comme un acteur diplomatique influent, comme elle l'a fait en 2003 en refusant de participer à l'invasion américaine de l'Irak, une guerre qui a provoqué des ravages durables dans la région.

Bien que la situation économique actuelle de la France ne permette peut-être pas une aide financière massive au Liban, des actions concrètes sont encore possibles. Il est crucial que la France continue de soutenir le peuple libanais par d'autres moyens, notamment en sanctionnant les responsables politiques et financiers qui alimentent les tensions et profitent de la corruption systémique. La promotion de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient doit être primordiale, mais cela doit se faire avec précaution et à travers des actions diplomatiques concrètes réfléchies.

Enfin, nous aussi avons notre rôle à joué, prions pour le Liban, informons nous, relayons les informations.

Sources complémentaires :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Liban?variant=zh-cn

https://fr.wikipedia.org/wiki/Relations_entre_la_France_et_le_Liban

LeFigaro

Le PIB en chute libre en chute libre
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Répartition des différentes communautés au Liban
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Protestation au Liban
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